DANS LE LIT DE L'ALLIER
Europan 13
Moulins (03)
Concours d’architecture et d’urbanisme
Projet pré-sélectionné par le jury
La ville s’est isolée de sa rivière sauvage, la plus grande d’Europe, pour se protéger des crues. Le projet cherche une réconciliation dans une esthétique de la menace.
Le
lien sensible entre la rivière et la ville s’accompagne de la
constitution de « forums » par filière, face à la rivière Allier :
– l’alimentation,
– le bois,
– le tourisme,
– la biodiversité.
Ils sont pensés comme un atout pour le développement et la reconnaissance de filières en réseaux.
L’articulation
en peigne de la topographie et des programmes permet d’imaginer une
irrigation en profondeur du paysage de plaine alluviale dans
l’arrière-pays de Moulins.
Les aménagements proposent d’atténuer le risque d’inondation par des élargissements et des approfondissements ponctuels de l’entre-deux digues.
Le recul de la digue permet de reconstituer un lien visuel entre l’Allier et certains éléments signifiants du paysage de Moulins.
Des excavations sur l’emprise d’équipements sportifs retiennent les eaux pluviales.
La rivière sauvage est le paysage fédérateur qui magnifie Moulins sur ses deux rives, la relie à un vaste territoire et l’ouvre vers l’Atlantique. La jouissance de ce superbe paysage peut être rendue aux habitants et aux visiteurs. Le lit majeur et les digues peuvent être investis d’usages fédérateurs. La rive gauche, en vis-à-vis avec la cité historique, peut devenir le lieu contemporain de manifestation de l’excellence de la région.
Au-delà
d’un lien à retrouver avec une topographie naturelle changeante, une
grammaire de relations aux sols propose d’établir de nouvelles
situations de rives différenciées selon les strates d’inondabilité.
Elles sont pensées en fonction des usages envisageables selon les
différents niveaux de risques.
Ces lignes de basculement entre des
milieux anthropisés et naturels suivent des excavations, des digues
habitées, des tertres en lanière et des enclos étanches.